domingo, 21 de febrero de 2010

Antonio Seguí, Paris show, 2008

ANTONIO SEGUÍ

“El sol no sale para todos”


La galerie Marwan Hoss présente une exposition d’Antonio Seguí, qui n’avait pas exposé à Paris


“El sol no sale para todos” est une sélection de toiles peintes par l’artiste entre 2006 et 2008.
Chacune d’elles est la chronique des efforts douloureux effectués par le piéton au cours de sa
promenade quotidienne à travers la vie. Les yeux cherchent, les mains se tendent, mais jamais le
contact ne s’opère. La vie demeure un rituel sans cesse recommencé de frustration.
Les mêmes pas sont répétés jour après jour, telle une danse exécutée tout aussi bien sous la
grisaille d’un ciel parisien que sous un soleil radieux d’Amérique Latine.
Casas Individuales y Apartamentos, 2006, acrylique sur toile, 226,5 x 390 cm
Quelques-uns de ces robots urbains lèvent cependant leurs visages pour recevoir la chaude
caresse de l’astre. Ils marchent à grandes enjambées vers l’objectif qu’ils se sont jurés
d’atteindre, créatures privées de destin, affirmant leur identité individuelle comme les chats
marquent leur territoire. Seguí traite néanmoins chacun d’eux avec tendresse et compassion.
Chez lui, chaque personnage, dans le drame perpétuel de la condition humaine, aura un jour
son quart d’heure de soleil.
La peinture de Seguí est riche en contrastes de tonalités, constante interaction entre arrièreplans
élaborés et figures multicolores qui traversent la surface de la toile, chacune dans son
propre monde. L’élément le plus caractéristique du travail de Seguí est un graphisme caricatural
qui confère un rythme vibrant au flot de la multitude anonyme. Ce qui est singulier dans son
oeuvre, c’est sa capacité à donner à une foule de plusieurs milliers de personnages l’espoir
d’une certaine individualité.
Les oeuvres les plus récentes font état du dilemme actuel de l’être humain. Désormais, celui-ci
n’est plus un simple visage sur un corps, aujourd’hui il n’est plus personne sans un numéro.
Dans le cas de Seguí, pas les multiples chiffres qui assurent notre identité officielle; juste
quelques nombres aléatoires pour nous rappeler la nouvelle dimension de notre façade. Seguí,
comme la vie elle-même, s’arrange toujours pour adapter son peuple anonyme à une réalité
humaine en constante mutation bien qu’essentiellement statique.

Edward Shaw, Arcueil, juillet 2008

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